1841 -1851 Saint-Denis-de-Gastines

« Au cœur de la monarchie et de la seconde république »

En France

Après près de cinquante années d'événements tumultueux, liant la Révolution Française au Premier Empire, la Restauration à Monarchie de Juillet, la France augmente fortement sa population, en 1800 l'hexagone compte près de 28 millions de citoyens, en 1851 l'état français regroupe 36 millions d'habitants. Une augmentation de 30% de la démographie nationale, malgré les pertes importantes liés à la révolution et aux guerres napoléoniennes (estimé à 1 million de soldats morts). Cette période amorce le début d'un exode rural de près de 5 millions de personnes (entre 1851 et 1886). En 1911, 45% de la population se localise en ville (soit 18 millions de personnes sur un total de 40 millions).

A Saint-Denis-de-Gastines

La commune est à l'image de la France, avec une démographie qui expose, le recensement de 1836 révéle une population de 3386 habitants, pour atteindre le chiffre record de 3458 dyonisiens en 1851, et un déclin à partir de cette date avec 3064 personnes en 1886, et 2677 en à l'aube de la première guerre mondiale en 1911. Cette évolution en plein milieu du XIXème siècle a eu un impacte sur la structure de notre commune, grâce au différents cadastre et recensement nous pouvons mieux connaître les habitants du bourg.

 


1841 – Relevé topographique pour l'élaboration du cadastre de la commune.

A partir des relevés effectués pour le cadastre Napoléonien(1) en date du 10 mai 1810, sur la réalisation de ce document qui se découpe en 7 sections (de A à G) soit 29 feuilles sur l'ensemble du territoire communal, élaboré par Mr Coustillad, géomètre 1ère classe. Les sections correspondent aux zones suivantes : Rigardon, La Lande Roullin, la Guedonnière, le Bourg, La Tête Louvine, Les Forges, Monfleaux. Il fût complété et plus explicite à partir de 1841 avec un nouveau relevé géométrique.

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Voici quelques observations du Cadastre

L'église correspond à l'édifice avant son incendie par la foudre du 22 décembre 1846.
Le Presbytère et ses jardins sont au même endroit qu'aujourd'hui. Il hébergeait un prêtre Julien Boissiére (curé de la paroisse de 1825 à 1876) et deux vicaires. Ce curé fut à l'origine de la reconstruction de l'église après son incendie.
La rue de la Gare s'appelle le Chemin de Mayenne – Sur celle-ci on retrouve une bâtisse de religieuses (Maison des Soeurs), 3 soeurs d'Évron et 5 pensionnaires filles (écolières de 10 à 12 ans), sans doute l'école communale des filles. Aujourd'hui en lieu et place de l'école publique.
La rue de Normandie se nomme la rue de la chapelle et aboutie à cette édifice religieux situé dans le cimetière, qui date de l'époque ou ce nouveau sanctuaire fut bénit le 15 janvier 1784; la bénédiciton fut faite par le curé de Saint Pierre des Landes, doyen rural d'Ernée, en présence du curé de la paroisse, et ses deux vicaires.
La rue Pasteur (né en 1822 - décédé en 1895) s'appelle la rue Buchard, elle aboutie à l'école des Garçons qui se situe en haut de la place de tilleul (Autrefois le champ de foire au boeufs)
La rue de la Henne (La « Henne » en patois locale correspond à une culotte)
On retrouve sur ce cadastre « le Gite du Château du Bourg » avec des dépendances étables, loges, écuries... Peux-être la Propriété du Maire de L'époque : (1840-1882) M. Constant De Coeurdoux
Le Château de Bellevue.
Le quartier du bâtiment se situe en face de la place des tilleuls en bas.
Sur l'ensemble de la commune, des puits sont parsemés, dont un particulièrement qui se situe au centre du carrefour de l'église.

Cadastre de 1841, levé par Mr Poilay, Géomètre 1ère classe
(ce cadastre est l'ajustement du cadastre Napoléonien de 1810)

1851 – Recensement de la population dyonisienne


M. Constant De Coeurdoux (né le 24 juin 1805 à Saint-Pierre du Regard dans l'Orne) est élu maire en 1840 (jusqu'en 1882), il est propriétaire terrain et de fermage, fils de Emmanuel Jean, qui occupa le mandat de premier magistrat de la commune de 1821 à 1830. Remplacé par M. Louis Gilles Casimir Richard-Villiers (maire de 1830 à 1840).

En 1851, le recensement permet de connaître la profession du citoyen, en plus de la collecte des renseignements classiques : nom, prénom, âge.



Phophire Pichot jeune secrétaire de mairie, âgé de 23 ans, établi le recensement sur l'ensemble de la commune qui comprend un population de 3458 habitants, dont près de 831 personnes sont domicilié au sein de l'agglomération dyonisienne. Pour l'élaboration de ce registre, cet employé d'état indique les noms des rues, certains similaire au cadastre de 1841, d'autres regrouper sous forme de quartier, et un certains nombre ont été renommé par interprétation, cela laisse évidement à penser, que des rues ne disposaient pas comme à l'heure actuelle de plaques, avec des nominatifs et des patronymes biens définies.
Certaines rues sont identiques entre le cadastre et le registre de recensement de 1851
Tel que : La rue de la Henne (Le long du cimetière), Rue des Chapelles (Rue de Normandie*),
Rue Buchard (Rue Pasteur*), rue des Ruettes (Rue Jeanne d'arc*), rue de Mayenne (Rue de la Gare*).


Deux rues ont gardé durant près de ces 160 années leurs noms de cette époque, la rue de la Ferté, et la rue Saint Etienne.
noms des rues actuelles

La liste des noms des rues lors du recensement




Les activités professionnelles au sein du bourg

Ce « gros » bourg est à l'échelle d'un chef lieu de canton de l'époque, sillonné des grandes artères, et de petites ruelles, avec des activités diverses et variés. La commune se développe énormément avec un besoin constant de logements, on dénombre près de 12 maçons, une dizaine de charpentiers, un terrassier, 2 carriers (travail en carrière de pierres)et principalement du granit, pierre locale) 6 menuisiers, 2 cloutiers (fabricant de clous), 3 serruriers pour pourvoir à ce besoin. La cité concentre une forte activité sur le textile et le tissage, avec de nombreuses fileuses, 5 tisserands, 5 tricoteuses, un filasier (vendeur de fils), 3 tailleurs, 2 marchands drapier, 2 mercières (vente d'articles de couture), un piqueur (donne leur forme aux vêtements et objets en cuir), 3 dévideuses (consiste à enrouler la soie sur des bobines en bois, appelées roquets), un teinturier.
Chaque rue possède ses propres commerces de débits de boisson, avec 5 auberges, 6 cabaretiers (qui servait du vin au détail et donnait à manger contre de l'argent), dont un débitant de tabac, 4 cafetiers. Pour les commerces de bouches, on retrouve, 1 boulanger, 1 boucher, 3 épiciers regrattier (ne vend qu'au petit poids et à la petite mesure des articles d'épicerie).


Des métiers d'autrefois existaient au sein de notre commune, tel qu'une marchande de blanc (vendeuse d'outils et ustensiles, souvent ménagers tels que casseroles, bassines, assiettes, lanternes en fer), 4 charrons (fabricant de chars, charrettes, tombereaux, brouettes et autres moyens de transport), 3 maréchales, un cribleur (Fabricant de cribles, et de tamis, pour filtrer la farine des meuniers, ou le sable pour les maçons), 1 bourrelier, 1 blanchisseuse, 2 buandières, 1 sabotier, 1 marchande de sabots.
D'autres métiers étaient présent sur l'agglomération, 2 chaudronniers, 1 tourneur sur bois, 1 horloger, 1 barbier, 5 cordonniers, 1 marchand de chevaux, 1 marchand de vaches.
La commune regorge de jardins, qui permettaient aux habitants de compléter leurs alimentations, 5 jardiniers proposaient leurs services aux personnes qui ne pouvaient plus cultiver leurs parcelles.
Les personnes au service de la population : 1 chirurgien, 1 notaire, 1 sage femme, 1 fossoyeur, 1 cantonier, 1 garde champêtre, 1 secrétaire de maire, 2 vétérinaires.



Rédacteur : Thierry Chrétien

Source : Conseil Général de la Mayenne - http://www.lamayenne.fr